Les sucettes de Borne
- Diois -
Au départ de Borne dans la Drôme
Durée : 8 h 30 pauses comprises - 13,5 km - 800 m de dénivelée positive
A voir en bas de page : Le détail approximatif du parcours.
Participants : Jérôme, Catherine, Raphaël, Marie, Thierry, Nathalie, Britt,
Albert et Karine (qui prend la photo) :
Il est 19 h 30, nous sommes de retour avec le soleil et beaucoup de bonne humeur.
C'était une excellentissime journée
De Lyon, nous rejoignons Borne par le Col de Grimone et Glandage. La route est verglacée et celà nous retarde considérablement. Enfin, nous nous garons à la fin de la route goudronnée à la sortie de Borne.
Nous suivons le sentier qui mène au Col de Jiboui et nous passons à proximité des sucettes de Borne après 2 km.
Les sucettes : une belle curiosité géologique.
Plaques calcaires à la verticale, ce sont des rochers érodés très effilés
qui ressemblent aux demoiselles coiffées, mais sans les coiffes
Malgré la neige tombée la nuit précédente, nous progressons sans trop de difficulté jusqu'au refuge de la Tour où nous arrivons après avoir parcouru un peu plus de 4 km. Ici, j'insiste, malgré la résistance du groupe car il n'est que midi et demi, pour que nous fassions la pause pique-nique. En effet, à cette altitude (1 350 m), la couche de neige est de plus en plus épaisse.
Plus tard, nous n'aurons aucun endroit pour nous installer au sec ... Et au chaud, car un poêle à bois fonctionne et c'est bien agréable étant donné que nous commençons à être trempés. Les chaussures de marche et les guêtres n'ont pas réussi à maintenir au sec nos pieds qui invariablement s'enfoncent dans l'épaisse couche de neige. De plus, la neige qui s'écoule lentement des arbres ruissèle sur nos têtes et nous ne serions pas plus mouillés par un jour de pluie.
C'est également dans le refuge que nous décidons du reste du circuit que nous allons faire. J'avais prévu l'ascension de la montagne de Belle Motte mais, avec la neige, ce plan semble très compromis. Nous décidons alors de poursuivre jusqu'au Col de Jiboui et de contourner la montagne pour rejoindre Borne par le col de Plainie.
Nous quittons donc courageusement le refuge de la Tour et nous voilà repartis.
Nos pieds s'enfoncent de plus en plus, nous avançons lentement car le premier doit faire la trace dans parfois plus de 50 cm de neige. Une belle consolation, le paysage autour de nous est magnifique.
Arrivés au Col de Jiboui, nous ne pouvons que constater que le reste de la randonnée va se faire à l'aveuglette. En effet, il n'est plus possible de repérer quoi que ce soit dans l'étendue blanche qui s'ouvre devant nous à perte de vue.
Notre seul instrument utile à partir de maintenant, hormis notre sens de l'orientation, c'est un altimètre. Nous avons repéré sur la carte que le Col de Plainie était situé à 1 408 m. Nous allons tenter de faire le tour en gardant sensiblement cette altitude pour parvenir à rentrer.
Du col de Jiboui au Col de Plainie, il n'y a que très peu de photos. L'effort ne se prête pas à la flânerie. La progression est très difficile. Nous alternons des passages à plat où nous nous enfonçons dans la neige jusqu'au genoux, des montées dans les bois où nous glissons tantôt sur une fine couche de neige tantôt sur un lit de feuilles détrempées et des descentes dans les mêmes pénibles conditions.
A 8,5 km nous passons devant une bâtisse en ruine qui semble être la Ferme du Désert. A l'Ouest, légèrement en surplomb et à moins d'un kilomètre, on distingue une route où nous apercevons une voiture. Cela en rassure certains. Nous ne sommes pas seuls au monde, complètement perdus dans un désert blanc.
La ferme du désert ?
A un moment donné, la descente s'avère si périlleuse dans la neige que je préfère marcher dans le lit d'un torrent. Mouillée pour mouillée ... Preuve de la rudesse de la tâche à descendre dans la neige, tous vont m'emboîter le pas et patauger dans l'eau glacée.
Et puis, après bien des efforts et des interrogations répétées quant à notre position, nous arrivons enfin au Col de Plainie. Nous avons parcouru 10 km seulement depuis le matin. La neige est moins abondante et le balisage est à nouveau visible. Nous sommes définitivement sauvés.
De plus, passé le col, le soleil fait son apparition et le paysage devant nos yeux se métamorphose radicalement.
Réalisé sans aucun trucage ni réglage :
Sur la photo n° 1 : la vue après le Col de Jiboui - Sur la photo n° 2 : la vue après le Col de Plainie
Nous suivons le balisage jusqu'au parking de Borne, tranquillement, en profitant du soleil et de la vue qui s'offre à nous.