Cirque du Bournillon - Sentier du vertige
- Vercors sud -
Au départ de Choranche dans l'Isère
Durée : 7 h 30 pauses comprises - 12,5 km - 750 m de dénivelée positive
A voir en bas de
page : Le détail du parcours et tout sur l'ail des ours.
Le cirque karstique du Bournillon
Participants : Kim, Marie, Pascale, Myriam, Christian et Britt
En venant de Valence, après Choranche, nous prenons un petit chemin à droite qui conduit à l'usine hydro-électrique. Nous nous garons devant la barrière et nous équipons de nos baudriers, indispensables aujourd'hui pour une randonnée en toute sécurité.
Nous passons la barrière et prenons le chemin qui passe devant l'usine. Ici, nous prenons à droite, passons sur un petit pont et, pour suivre le balisage rouge, nous prenons le premier sentier qui monte sur notre gauche.
La pente est raide et après bientôt 2 km, nous sommes face à la montagne. Il faut alors décider si nous devons prendre à droite ou à gauche. Après consultation du topo, nous faisons demi-tour, nous sommes partis du mauvais côté.
Ces panneaux d'avertissement jalonnent une bonne partie du parcours. La plus extrême prudence est conseillée et un équipement minimum (baudrier, longe, paire de gants) est indispensable
Nous rebroussons chemin jusqu'en bas du sentier. Nous revenons près de l'usine et continuons tout droit (ce qui signifie qu'à l'aller nous aurions dû tourner à gauche après l'usine et non à droite).
Le sentier monte alors en pente un peu plus douce au début. Puis le chemin fait place à des passages beaucoup plus escarpés, parfois nous marchons en équilibre au bord du vide.
Enfin, nous arrivons aux réelles difficultés techniques de cette randonnée. On commence par le passage sur une échelle (attention, il ne faut pas être sujet au vertige, l'échelle ne touche pas le sol, elle pend dans le vide).
Peu après, notre équipement de sécurité va s'avérer bien utile. Nous arrivons aux passages câblés.
Enfin, ces difficultés passées, nous continuons notre parcours sur un nouveau sentier peu raide qui traverse les bois. Il ne faut pas hésiter à s'approcher du bord de la falaise quand la végétation est moins dense pour profiter des rares points de vue sur la cascade à gauche et sur la vallée en contrebas. La vue est toujours magnifique malgré le ciel couvert et la brume qui nous accompagnent ce jour là.
La cascade de Moulin Marquis dégringole le long de la paroi sur 300 m
avant de se jeter dans la Bourne
La retenue d'eau du Bournillon et, en surplomb, la route des Gorges de la Bourne
Peu après, nous avons l'agréable surprise de déboucher sur un large plateau moussu qui conviendra parfaitement pour notre pique-nique.
Environ une heure plus tard, nous reprenons notre chemin pour arriver très vite - après moins de 5 km mais plus de 2 heures de marche - à la Grotte des Gaulois.
Comme on le devine aisément en regardant la photo ci-dessus, pour accéder à la grotte, il faut encore grimper.
Vue depuis l'intérieur de la Grotte des gaulois
A partir de la grotte, le balisage change. Depuis notre départ, nous suivions des traces de peinture rouge (traits ou ronds). Maintenant, nous allons suivre le balisage jaune et vert en direction de la Porte du diable que nous atteignons enfin au km 6.
La Porte du Diable : une arche de pierre sous laquelle se faufile le sentier
qui remonte sur le plateau de St Julien en Vercors
La Porte du diable est prise dans la brume et la passer demande encore un dernier effort.
Une fois sur la crête, le parcours s'avère beaucoup plus facile. Il est fréquent de rencontrer ici d'autres randonneurs montés par l'autre versant beaucoup moins abrupt.
Nous cheminons en sous-bois et nous passons successivement le Pas de l'Echarasson - où une belle prairie invite à la pause pique-nique ou à la sieste par beau temps -, Ponson et les Barons, toujours en direction de Moulin Marquis.
De retour près de la Grotte des Gaulois, nous tournons à gauche pour nous approcher de la source de Moulin Marquis.
Source de Moulin Marquis : un mince ruisseau sort d'une grotte
sur le plateau de St Julien avant de se métamorphoser en cascade
Nous revenons ensuite sur nos pas en passant juste en-dessous de la Grotte des Gaulois et reprenons le chemin inverse pour la descente : passages câblés d'abord.
Et là, juste avant de redescendre l'échelle, nous avons la merveilleuse surprise de découvrir une famille de bouquetins qui gambade juste devant nous, descend l'éperon rocheux sur lequel nous la suivons et remonte en face avec une agilité incroyable. Nous allons rester de très longues minutes à nous observer mutuellement. Les bouquetins se savent hors de portée et ne s'effarouchent pas de notre présence.
L'éperon rocheux jusqu'au bout duquel nous suivons les bouquetins
Nous descendons ensuite l'échelle et guettons attentivement un petit sentier très peu visible qui mène sur la gauche. Le début de ce sentier se situe à l'endroit exact où l'on aperçoit la cascade à travers le feuillage (une cinquantaine de mètres après l'échelle).
Il y a des traces de peinture rouge très rapprochées sur ce sentier.
A partir de la cascade, nous cherchons à nouveau une petite sente qui mène en bas à la jonction du torrent de Moulin Marquis et du ruisseau du Bournillon. Nous sommes sensés traverser le torrent, mais le niveau de l'eau est beaucoup trop haut en cette saison - nous sommes le 13 mai - et le courant est beaucoup trop fort.
Nous suivons donc le Bournillon jusqu'à retrouver, un peu plus loin, en obliquant légèrement sur la droite, le chemin emprunté à l'aller et nous revenons tranquillement à l'usine.
En bref : Une excellentissime journée, placée sous le signe des fous-rires et des petites poussées d'adrénaline, que l'on a eu du mal à voir se terminer. On l'a donc prolongée dans un restaurant à Pont en Royans. Retour sur Lyon à 23 h 30 seulement.
L'ail des ours (tirée du
site http://www.waldwissen.net/themen/wald_gesellschaft/unentgeltliche_waldleistungen/wsl_baerlauch_FR) :
Faut-il encore présenter l’ail des ours ? Dès les premiers beaux
jours, ses feuilles vert tendre égayent les hêtraies fraîches d’un tapis
éphémère et odorant. Outre-Sarine et en Allemagne, les gastronomes l’apprécient
depuis longtemps. De ce côté-ci de la barrière culturelle, ses qualités
gustatives ont aujourd’hui de plus en plus d’amateurs, qui le récoltent en
famille pour le déguster cuit ou cru. Cet engouement est-il nouveau ? Et s’il
se confirme, peut-il nuire à la survie de l’espèce ?
En salade ou en légume, l’ail des ours figurait déjà au menu des
villageois européens au Néolithique. Dans le Jura français, les chercheurs ont
retrouvé à l’emplacement des villages lacustres dans le lac de Clairvaux du
pollen d’ail des ours en quantités impressionnantes, supérieures dans certains
cas à celles des pollens de céréales. La présence de
pollen indique par ailleurs que la plante était alors consommée après la
floraison, alors que seules les jeunes feuilles sont généralement apprêtées de
nos jours.
A Saint-Blaise NE, certains des échantillons provenant du site du
«Bains des Dames» ne renferment pratiquement que des pollens d’ail, dans des
proportions très élevées. Les archéologues n’ont toutefois pas pu déterminer
avec certitude s’il s’agissait d’ail des ours ou d’une espèce voisine, par
exemple de ciboulette.
Les Germains attribuaient à cette plante le pouvoir de donner une
"force d’ours" à celui qui en consomme, peut-être parce que les ours
s’en régalaient à la sortie de l'hibernation. Cette croyance se reflète
dans le nom latin d’Allium ursinum. Aujourd’hui, ses propriétés
dépuratives, antiseptiques et régulatrices des troubles digestifs expliquent en
partie sa popularité. Consommés crus, ses feuilles et surtout ses bulbes sont
une excellente source de vitamine C. Une étude récente comparant les propriétés
médicinales de 13 espèces d’ail sauvages et cultivées a montré que l’ail des
ours contenait les taux les plus élevés de chlorophylle et surtout de
caroténoïdes. Or ces derniers jouent un rôle important dans la nutrition et la
santé. Certains présentent aussi des activités anti-cancer et anti-oxydantes,
et permettent notamment de prévenir la dégénérescence maculaire liée à l'âge.
La consommation d’antioxydants sous forme de fruits et de légumes frais étant
plus efficace que sous forme de comprimé, l’engouement actuel pour l’ail des
ours risque de s’étendre encore. Faut-il s’en inquiéter ?
En Allemagne, la popularité de l’ail des ours est telle que des
établissements de tourisme lui dédient des séjours thématiques, avec
randonnées, cueillette, séminaires... et bien sûr gastronomie. Eberbach, une
petite bourgade à l’est d’Heidelberg, s’enorgueillit même du titre - homologué
– de "capitale de l’ail des ours". Et sur un site internet
consacré à cette plante de tous les désirs, l’internaute gastronome trouvera
des conseils et des arguments pour tenir tête à un forestier qui tenterait de
lui interdire de remplir sa besace.
L'"allium-manie" est heureusement loin d’avoir atteint de
telles proportions en Suisse. Et même si la crise économique devait inciter à
davantage de cueillette, l’ail des ours ne serait sans doute pas la première
espèce menacée de disparition. Dans notre pays, cette plante indicatrice
d’humidité et d’alcalinité n’est en effet absente que dans les Alpes et dans
les zones d’altitude du Jura. On peut certes la
trouver jusqu’à 1900 m, mais elle est surtout considérée comme une plante de
l’étage collinéen à montagnard, où ses colonies parfois importantes tapissent
les fonds de vallons et bas de versants des forêts feuillues sur sol riche.
Hors de nos frontières, son aire de répartition s’étend de l’ouest de la France
jusqu’aux confins de la Russie.
Les gourmets soucieux de préserver l’espèce se garderont de cueillir localement de grandes quantités de feuilles et de déterrer inutilement les bulbes. Une alternative simple est de cultiver l’ail des ours chez soi, pour peu que l’on dispose d’un coin de jardin ombragé. Plants, bulbes et graines ont d’ailleurs déjà fait leur apparition dans les jardineries. Soyez patient : dans la nature, les graines ne germent qu’après une latence de deux ans. Une fois la plante établie, elle peut devenir envahissante.
Qu’il soit domestiqué ou sauvage, l’ail des ours doit évidemment
être soigneusement lavé avant d’être consommé. Pour avoir ignoré cette
consigne, les populations néolithiques de Chalain étaient largement atteintes
par la douve du foie. Plus grave, la confusion avec le muguet ou, pire, les
colchiques peut mener à une intoxication mortelle. Pour l’éviter, il
suffit de vérifier la présence de l’odeur d’ail caractéristique en froissant
légèrement les feuilles.
Une fois toutes ces précautions prises, plus rien ne s’oppose à un
festin à base d’ail des ours, pas même le souci d’embaumer l’ail le lendemain.
Contrairement à son cousin l’ail domestique, l’ail des ours nous fait en effet
grâce de réminiscences olfactives indiscrètes – une qualité qui s’explique
peut-être par sa forte teneur en chlorophylle.